Des coolies chinois pour Madagascar (1895-1902)

Négociations transimpériales et circulation de la main-d’oeuvre dans les mondes coloniaux

Auteurs

  • Éric Guerassimoff Université Paris Cité CESSMA UMR IRD 245 (France)

DOI :

https://doi.org/10.51185/journals/rhca.2022.0308

Mots-clés :

travail colonial, coolies, travailleurs chinois, migrations chinoises, agents d’émigration

Résumé

Les travaux historiques consacrés à l’implantation chinoise à Madagascar éclairent assez peu l’arrivée des Chinois recrutés pour bâtir les infrastructures de la colonisation entre 1896 et 1902, car ceux-ci n’ont joué pratiquement aucun rôle dans la formation de la communauté chinoise de la Grande Île. L’organisation de ces convois présente néanmoins un intérêt de premier plan pour l’historien qui s’efforce de saisir les modalités des circulations de main-d’oeuvre à l’intérieur de l’Empire français, ainsi que les interactions avec les autres empires qu’elles ont suscitées. En dépit de sa brièveté, cet épisode offre la possibilité d’une étude des divers acteurs des circulations impériales – publics et privés, métropolitains, coloniaux et asiatiques –, des intermédiaires et des réseaux de sociabilité à l’oeuvre, ainsi que des conditions, supports et moyens permettant le déclenchement, le maintien ou le rejet de ces migrations de main-d’oeuvre.

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Publiée

2022-10-05

Comment citer

Guerassimoff, Éric. 2022. « Des Coolies Chinois Pour Madagascar (1895-1902): Négociations transimpériales Et Circulation De La Main-d’oeuvre Dans Les Mondes Coloniaux ». Revue d’histoire Contemporaine De l’Afrique, nᵒ 3 (octobre):111-27. https://doi.org/10.51185/journals/rhca.2022.0308.