Revue d'histoire contemporaine de l'Afrique: Annonces
https://oap.unige.ch/journals/rhca
<p>La<strong><em> Revue d'Histoire Contemporaine de l'Afrique</em> (<em>RHCA</em>)</strong> est une revue d'histoire contemporaine francophone avec comité de rédaction international qui s'intéresse à l'histoire contemporaine du continent africain (XIXème - XXIème siècle). Entièrement en <em>open access</em>, elle publie des numéros thématiques (2 par an) ainsi que des articles varias, des comptes-rendus de lecture, des entretiens et une rubrique "sources, terrains & contextes". <em>RHCA</em>, se veut être un lieu à la fois de publication d’articles en français mais aussi de rencontres et d’échanges pour les historien·ne·s de l’Afrique, qu’ils et elles soient basé·e·s en Europe, en Amérique du Nord et sur le continent africain.<br /><br /><strong>La RHCA est <span class="css-901oao css-16my406 r-poiln3 r-bcqeeo r-qvutc0">agréée par le </span><span class="r-18u37iz">Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES)</span><span class="css-901oao css-16my406 r-poiln3 r-bcqeeo r-qvutc0"> comme revue du domaine Lettres-Sciences Humaines.</span></strong></p> <p> </p> <p>Revue soutenue en 2022 par <strong><a href="https://www.unige.ch/rectorat/maison-histoire/" target="_blank" rel="noopener"><img src="https://oap.unige.ch/journals/public/site/images/admin/maison-histoire.png" alt="" width="200" height="86" /></a></strong><br />Revue soutenue en 2023 par : le Centre Marc Bloch (Berlin), l'Institut des Mondes Africains (Condorcet), le LAM (Bordeaux), Sirice (Paris), le CHS (Condorcet).</p>fr-FRAppel à contributions: Appel à contributions - n°8 Enfants et enfances dans l’histoire de l’Afrique
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<p><strong>Le huitième numéro de <em>Revue d’Histoire Contemporaine de l’Afrique</em> (RHCA), à paraître en juin 2025, sera consacré au thème « Enfants et Enfances dans l'histoire de l'Afrique », sous la direction de Kelly Duke Bryant (Rowan University, États-Unis) et Kalala Ngalamulume (Bryn Mawr College, États-Unis). </strong></p> <p><strong>Date limite de l'envoi des résumés : 15 avril 2024</strong></p> <p>Avec plus de 60 pour cent de la population âgée de moins de 25 ans, l’Afrique est reconnue comme le continent le plus jeune du monde. Il est évident que les vies des enfants de l’Afrique sont façonnées par de nombreuses forces et institutions, au-delà de leur seule famille ou leur communauté locale, tels que l’État, les ONG, les organisations religieuses, les institutions scolaires ou la société civile. En même temps, les éléments locaux, comme la socialisation de l’enfant, la taille de la famille et ses moyens financiers, la santé et l’accès aux soins médicaux, les liens sociaux hors du foyer, etc., influencent la vie quotidienne des enfants africains. Pour mieux comprendre ces enfants d’aujourd’hui, qui font face à tant de défis à surmonter, mais qui auront aussi de nouvelles opportunités, il faut connaître leurs histoires : histoires récentes autant que lointaines, histoires de leurs expériences vis-à-vis des organisations et des influences locales mentionnées ci-dessus. Il faut aussi s'interroger sur ce que le mot « enfant » a signifié et signifie toujours en pratique dans différentes sociétés africaines et à des époques différentes, en se concentrant sur le 19<sup>e</sup> siècle à nos jours. Nous avons utilisé l’expression « enfants et enfances » dans le titre de ce numéro thématique pour indiquer que nous nous intéressons à la fois à l’histoire de l’enfance du point de vue des institutions et des adultes qui la règlent et la surveillent, et à l’histoire des enfants eux-mêmes : leurs expériences, leurs perspectives, leurs actions. Deuxièmement, notre utilisation du pluriel, « enfants et enfances » sert à rappeler qu’il n’existe ni une enfance africaine seule et unique, ni un « type » d’enfant africain. Il faut noter aussi qu’il est difficile de délimiter les âges de la vie, et de faire une distinction entre enfance et jeunesse, en raison des variations de culture, de période, de régime juridique ou politique. Les principaux objectifs du numéro, donc, consistent à réfléchir à ces termes, à explorer comment les enfants ont façonné et ont été façonnés par les sociétés dans lesquelles ils vivaient, et à retracer les développements significatifs de l’historiographie récente (Goerg 2012 ; George 2014 ; Razy et Rodet 2016 ; Walters 2016 ; Chapdelaine 2021 ; Duff 2022).</p> <p>Considéré par les historien·nes comme le texte fondateur de l’histoire de l’enfance (même s’il a fait l’objet de nombreux débats et critiques), <em>L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime</em> de Philippe Ariès paraît en 1960 et contribue de façon cruciale à faire de l’enfance un objet d’histoire à part entière. En effet, avant Ariès, l’enfance attirait plutôt l’attention de chercheurs formés dans d’autres disciplines, telles que l’anthropologie, la médecine, la sociologie ou la psychologie. Bien que ses conclusions aient été vivement débattues voire rejetées, la publication de cet ouvrage, et sa traduction en anglais qui paraît en 1962, a amené de nombreux autres spécialistes à écrire sur l’histoire de l’enfance, notamment en Europe et en Amérique du Nord (Alexandre-Bidon et Lett 1997). D’après Heidi Morrison (2012) et Peter Stearns (2008), les spécialistes d’autres régions, notamment d’Afrique, ont commencé à étudier la question de l’histoire de l’enfance vers la fin du 20<sup>e</sup> siècle. Les africanistes, spécialistes de l’Afrique subsaharienne autant que spécialistes du Maghreb, ont examiné ce sujet en s’appuyant sur les recherches des anthropologues, qui s'intéressent depuis longtemps aux questions de la famille, des rites de passage, du mariage, des relations sociales entre les générations, ou des étapes de la vie.</p> <p>Durant les dernières décennies, les travaux sur l’histoire des enfants se sont focalisés sur trois questions ou thèmes principaux : les différences et liaisons entre l’histoire des <strong>enfants</strong> et l’histoire de l’<strong>enfance </strong>; les effets et les limites de la <strong>capacité d’action des enfants</strong> (et à l’inverse, les questions autour de l’enfant comme victime, ou l’enfant marginalisé) ; et le problème des <strong>sources primaires</strong> qui nous permettent de mieux comprendre et écrire ces histoires. Ce problème des sources est particulièrement important quand il s’agit de l’histoire des enfants eux-mêmes, étant donné les limites de l’alphabétisation en Afrique, et du passé et des types de documents créés et conservés qui, d’habitude, privilégient les voix des adultes. Les africanistes se sont penchés sur chacune de ces questions.</p> <p>Concernant la première piste, certaines études se focalisent sur l’histoire des organisations ou des institutions qui s’occupaient des enfants (comme les écoles, les orphelinats, les tribunaux) ou bien sur les lois ou politiques gouvernementales concernant les enfants, tandis que d’autres s’occupent des expériences et des perspectives des enfants eux-mêmes. Souvent, les sources primaires posent des limites sur ce qu’on peut savoir, étant donné que la plupart des documents ont été écrits et conservés par et pour des adultes. Chez les africanistes, on peut voir cette séparation nettement. De plus, la plupart des études examinent l’histoire des organisations (souvent coloniales) créées pour les enfants. Par conséquent, nous comprenons mieux l’évolution de l’école coloniale, par exemple, ou des orphelinats liés aux missions catholiques que les vies des enfants qui y vivaient (Bouche 1974; Barthélémy 2003). Ce n’est qu’assez récemment, dans les années 2000, que les chercheur·ses ont commencé à écrire l’histoire des expériences des enfants africains, comme élèves, travailleurs, délinquants, orphelins, réfugiés, ou membres d’une famille et communauté. Pourtant, il est fondamental de comprendre les perspectives des enfants et non pas seulement l’histoire du monde des adultes car, contrairement à la position avancée dans l'article controversé de Sarah Maza (2020), les enfants ont eu des impacts sur leurs familles, leurs communautés, et même la politique.</p> <p>Quant au questionnement portant sur la capacité d’action des enfants, de nombreuses études qui s’y rapportent concluent simplement que les enfants ont eu une certaine capacité d’action dans tel ou tel milieu et période, au lieu d’examiner l’impact de leur action sur la famille, l’école, la communauté, etc. Dans son article sur l’histoire des écoliers à distance au Canada, Mona Gleason (2016) utilise le terme d’« <em>agency trap</em> » pour décrire cette tendance, qu’elle nous encourage à éviter. Jusqu’à récemment, les africanistes se sont souvent concentrés sur les enfants marginalisés ou sur les enfants en tant que victimes (Robertson et Klein 1983 ; Thioub 1993 ; Grier 2006). Or, nous devons aussi souligner que certains enfants pouvaient agir et avoir un impact sur leur propre vie ou sur celle des autres, même s’ils étaient limités par les conditions dans lesquelles ils vivaient. Plusieurs études l’ont établi et il est désormais temps de mieux comprendre les effets des actions des enfants africains sur l’histoire africaine (Lord 2011; George 2014; Razy et Rodet 2016; Duff 2022). En même temps, les expériences vécues par les enfants africains eux-mêmes font partie de l’histoire du continent, et nous devons les étudier pour mieux comprendre cette histoire.</p> <p>Chez les historien·nes de l’enfance, la question des sources primaires (notre troisième thème) est souvent difficile. La plupart des sources primaires ont été produites par des adultes (et surtout par des hommes, des personnes alphabétisées, des personnes ayant du pouvoir). C’est un défi pour ceux et celles qui effectuent des recherches sur l’histoire de l’enfance dans n’importe quelle région, mais surtout pour l’Afrique, où la scolarisation massive n’a été atteinte qu’assez récemment. Il faut alors souvent lire les archives « <em>against the grain</em> », ou entre les lignes, pour découvrir l’histoire de l’enfance et surtout l’histoire des enfants. Aussi, comme Christopher Lee (2010) l’a noté, les archives traitant les enfants sont souvent fragmentées, dispersées à travers plusieurs dossiers ou séries, voire ne sont que des fragments. Les historien·nes de l’Afrique contemporaine, pourtant, sont habitués à travailler sur des sources coloniales, et dans la recherche sur l’histoire des enfants et de l’enfance, on peut bénéficier d’autres méthodes : lire entre les lignes, s'appuyer sur d'autres disciplines, et utiliser des sources orales. L’histoire orale peut offrir des points de vue africains, mais ce genre de source pose également des problèmes, tels que l’inégalité de pouvoir entre le·la chercheur·se et l'interviewé·e, l’oubli, la durée de vie humaine, etc. Par conséquent, nous sommes particulièrement intéressés par des contributions qui sont fondées sur des sources inédites et/ou lisent et analysent les sources existantes en mettant l’accent sur les « voix » ou les actions des enfants.</p> <p>Même si les chercheur·ses continuent à approfondir nos connaissances de cette histoire riche, dans les faits, le savoir de l’histoire de l’enfance et de la jeunesse en Afrique reste très incomplet. Et si les historien·nes anglophones ont publié plusieurs études en anglais sur ce thème, elles restent peu nombreuses en français (voir Goerg et al 1992; Ginio 2002; Ndao 2015). C’est pourquoi ce numéro thématique peine à définir et à mettre à jour le profil de « l’enfant » africain d’aujourd’hui et du passé, tout en admettant que cette définition était (est) toujours en constante évolution, et qu’il y a, de fait, de nombreuses définitions de l’enfant à travers le continent. Ce numéro thématique demande comment, d’un côté, les agent·es de l’État, les missionnaires et les chefs religieux, les travailleur·ses humanitaires, les instituteurs·trices, les parents et les autres personnes qui se sont intéressés aux enfants africains, et de l’autre, les enfants eux-mêmes, ont produit, ensemble, l’histoire de l’enfance en Afrique depuis le XIXe siècle. Ce numéro thématique aborde aussi les effets de la capacité d’action des enfants et ses limites, ainsi que celle des sources primaires qui peuvent révéler les « voix » des enfants.</p> <p>Nous invitons des contributions d’environ 50 000 signes sur l’histoire des enfants ou des enfances, africaines dans n’importe quel pays africain, par rapport à l’un des sous-thèmes que nous décrivons ci-dessus. Chaque article doit être situé dans un contexte détaillé, et peut analyser soit une étude de cas, soit une source primaire (ou un ensemble de sources primaires). Nous invitons les auteur·e·s à faire attention à l’historiographie de l’Afrique, mais aussi à analyser des études qui traitent des thèmes pareils dans d’autres lieux. En plus des articles basés sur des recherches originales, nous encourageons les chercheur·ses à réfléchir à des idées pour les différentes rubriques de la revue, que ce soit <a href="https://oap.unige.ch/journals/rhca/catalog/category/s_t_c">Sources, terrains, contexte</a> et <a href="https://oap.unige.ch/journals/rhca/catalog/category/entretiens">Entretiens</a>, ou <a href="https://oap.unige.ch/journals/rhca/catalog/category/cr/2">Comptes-rendus critiques</a>.</p> <p><strong>Axe 1 : Les enfants africains chez eux </strong></p> <p>On a souvent tendance à croire que la vie des enfants dans leurs familles (nucléaires et élargies) ne représente aucun intérêt majeur pour les chercheur·ses. Mais à y regarder de près, on se rend compte qu’on a beaucoup de choses à apprendre sur ces premières années de formation des enfants. Parmi les sujets possibles, nous pouvons citer la socialisation de l’enfant à la vie en société (les normes, les habitudes, les croyances, le langage corporel, et la construction sociale de la réalité), la division du travail entre garçons et filles, les jeux des enfants, les moments de transmission du savoir ancestral au travers des proverbes ou des contes, sans oublier les chansons et les danses (Bâ, 1972, 1992, 1980 ; Lundy 2018). Ce sujet est important parce qu’il nous aide à mieux comprendre le monde des enfants en famille et entre eux, révélant des détails sur le point de vue des enfants sur le monde.</p> <p><strong>Axe 2 : Les enfants africains et l’éducation formelle</strong></p> <p>Parmi ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’enfance en Afrique contemporaine, il est évident qu’il faut inclure l’histoire de l’école. Effectivement, pendant des décennies, on a failli équivaloir l’histoire de l’école coloniale ou postcoloniale à l’histoire des enfants. Les historien·nes ont eu tendance à se focaliser sur l’institution de l’école, pour examiner, par exemple, le pouvoir de l'État colonial, la politique, ou l'aliénation culturelle parmi les (anciens) élèves. Mais nous ne connaissons ni les expériences scolaires des enfants africains ni leurs points de vue sur l’école. Nous en savons encore moins sur l’histoire de l’initiation à la vie d’adulte subie par l’enfant dans sa famille et/ou sa communauté, la façon dont cette éducation a changé pendant et après l’époque coloniale, et les impacts sur les expériences et les idées de l’enfance. Et il nous reste beaucoup à apprendre au sujet de l’éducation religieuse et son influence sur l’enfant. Nous sollicitons donc des articles au sujet de l’histoire de l’éducation au sens large, les effets d’une telle éducation sur les enfants et/ou les impacts de l’action des enfants africains sur leur éducation (les années formatives, l’éducation religieuse, publique/privée, etcetera). </p> <p><strong>Axe 3 : Les enfants africains et la santé </strong></p> <p>Dans cette partie, nous sollicitons des articles qui traitent des questions liées à la santé de l’enfant et à la maladie de l’enfance. Les enfants sont demeurés presque invisibles dans les études sur médecine coloniale en Afrique (Feierman 1985 ; Vaughan 1991). Dans la période postcoloniale, les études historiques sur la santé des enfants sont de valeur inégale sur le plan géographique et thématique. Les deux dernières décennies ont vu un changement de focale, depuis la malaria (Trape 2002 ; -Feltrer 2008), la vaccination (Périères 2022) et la polio (Makoni 2020) vers les enfants orphelins à cause du SIDA et les problèmes auxquels ils ont fait face (Filteau 2009). Dans ce numéro, nous nous intéressons à l’étiologie des maladies des enfants, aux options thérapeutiques disponibles, à l'itinéraire du patient entre la médecine traditionnelle et la biomédecine, au personnel soignant les enfants, et aux médicaments. Nous voudrions aussi des contributions sur les expériences des enfants avec la biomédecine, y compris l’introduction des maternités par les autorités coloniales et leur acceptation par les femmes de diverses catégories sociales ou religieuses, les questions liées à la vaccination et à l'immunité, et le lien entre l'accès à l'école et la vaccination, aussi bien que l’expérience des enfants avec les maladies émergentes comme le virus Ebola et celui du Covid-19. </p> <p><strong>Axe 4 : Les enfants africains et les espaces publics</strong></p> <p>Pour ce dernier axe, nous invitons les chercheur·ses à contribuer à l’histoire des enfants africains dans les lieux publics, que ce soient les espaces physiques comme les rues ou les marchés, ou les espaces métaphoriques comme la rhétorique, le discours politique ou l’action humanitaire. Nous nous intéressons surtout aux histoires des enfants qui ont rencontré les vecteurs de pouvoir de l’État ou des ONGs en traversant ces espaces publics. Ces « corps en mouvement » peuvent inclure des enfants de la rue, des mendiants, des vendeurs ambulants, des enfants réfugiés, ou des enfants soldats. La littérature a beaucoup écrit sur les enfants soldats ou les enfants mendiants contemporains, et on commence à mieux connaître l’histoire des organisations humanitaires que se concentrent sur le sort des enfants (Baughan 2022), mais nous devons en savoir plus sur l’influence de ces espaces publics et les entités qui ont tenté de les mettre en ordre sur les enfants qui y vivaient et sur leur influence sur l’idée même d’une « enfance africaine ». Nous ne suggérons pas ici que l’expérience de la violence ou d’être « enfant-soldat » est ou était typiquement africain en Afrique. C’est un phénomène plus récent lié surtout à l’exploitation illégale des « minerais de sang » et c’est la raison pour laquelle nous proposons un thème plus large. Ce sont donc les enfants, (souvent, mais pas toujours, marginalisés), dans l’espace et en rapport avec les vecteurs de pouvoir que nous voudrions examiner ici.</p> <p><strong>Calendrier et modalités de soumission</strong></p> <p><strong>15 avril 2024 :</strong> Envoi des résumés. Veuillez envoyer un résumé 500 mots maximum accompagné d’une biographie d’environ 100 mots aux adresses suivantes : <a href="mailto:duke-bryant@rowan.edu">duke-bryant@rowan.edu</a> et <a href="mailto:kngalamu@brynmawr.edu">kngalamu@brynmawr.edu</a></p> <p><strong>15 juillet 2024</strong> : Envoi des articles. Les auteur·e·s invités devront envoyer leurs articles de 55 000 caractères maximum, espaces comprises et incluant bibliographie et résumés. Les articles doivent être inédits. Pour les consignes aux auteur·e·s voir: <a href="https://oap.unige.ch/journals/rhca/consignes">https://oap.unige.ch/journals/rhca/consignes</a></p> <p><strong>Automne 2024</strong> : évaluation.</p> <p><strong>Juin 2025</strong> : Publication</p> <p><strong>Bibliographie </strong></p> <p>ADERINTO Saheed (dir) (2012), <em>Children and Childhood in Colonial Nigerian Histories, </em>New York, Palgrave Macmillan.</p> <p>ADEYEMI Michael B. et Augustus A. ADEYINKA (2003), « The principles and content of African traditional education », <em>Educational Philosophy and Theory</em> 35(4), pp. 425-440.</p> <p>ALANAMU Temilola, Benedict CARTON et Benjamin N. LAWRANCE (2018), « Colonialism and African Childhood », in M. S. Shanguhyia and T. 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(2008), « Challenges in the History of Childhood », <em>The Journal of the History of Childhood and Youth</em> 1(1), pp. 35-42.</p> <p>STEARNS Peter N (2006), <em>Childhood in World History</em>, New York, Routledge.</p> <p>THIOUB Ibrahima (2003), « La gestion de la marginalité juvénile dans la colonie du Sénégal : de l’abolition de l’esclavage aux écoles pénitentiaires, 1848-1906 », <em>Cahiers Histoire et Civilisations </em>1, 117-130.</p> <p>TRAPE Jean-François, Gilles PISON, André SPIEGEL, Catherine ENEL et Christophe ROGIER (2002), « Combating Malaria in Africa », <em>Trends in Parasitology</em> 18(5), pp. 224-230.</p> <p>VAUGHAN Megan (1991), <em>Curing their ills: Colonial power and African illness</em>. Stanford, Stanford University Press.</p> <p>WARE Rudolph T. (2014), <em>The Walking Qur’an: Islamic Education, Embodied Knowledge, and</em> <em>History in West Africa</em>, Chapel Hill, University of North Carolina Press.</p> <p>WALTERS Sarah (2016), « "Child! Now You Are": Identity Registration, Labor, and the Definition of Childhood in Colonial Tanganyika, 1910-1950 », <em>Journal of the History of Childhood and Youth </em>9(1), pp. 66-86.</p> <p>WHITE Owen (1999), <em>Children of the French Empire: Miscegenation and Colonial Society in French West Africa, 1895-1960</em>, Oxford, Clarendon Press.</p> <p>YATTARA Almamy Maliki, Bernard SALVAING et Adamé Ba KONARE (2000), <em>Almamy: Une jeunesse sur</em> <em>les rives du fleuve Niger, </em>Brinon-sur-Sauldre: Grandvaux.</p> <p>YENIKOYE Ismaël Aboubacar (2011), <em>Vulnérabilité des enfants au Niger : enfants non scolarisés et</em> <em>enfants déscolarisés - état des lieux et pédagogie de prise en charge</em>, Paris, L'Harmattan.</p>Revue d'histoire contemporaine de l'Afrique2024-02-27Appel à contributions: Appel à contributions
https://oap.unige.ch/journals/rhca/announcement/view/15
<p><strong>La<em> Revue d'histoire contemporaine de l'Afrique</em> (<em>RHCA</em>) lance un appel à propositions pour ses rubriques <em>Entretiens</em> et <em>Sources, terrains & Contextes</em></strong></p> <p><strong> </strong></p> <p><strong>Rubrique Entretiens</strong></p> <p>La rubrique Entretiens donne la parole à divers·es actrices et acteurs (historien.ne.s, artistes, griot.te.s, conteur.euses, militant.e.s, responsables politiques, etc.) qui prennent part à une réflexion sur l’histoire et ses mémoires en Afrique ou qui ont été (et sont encore) des témoins de l’histoire contemporaine du continent. Les entretiens sont publiés au fil de l’eau et en accompagnement des numéros thématiques. Nous invitons donc les chercheur.euse.s à soumettre des propositions d’entretiens comprenant : une introduction (d’une demi-page), l’entretien (35 000 signes) et une photographie de la personne interviewée.</p> <p>Les propositions sont à envoyer aux responsables de la rubrique : Céline Labrune-Badiane et Anton Tarradellas. <a href="mailto:celine.labrunebadiane@gmail.com">celine.labrunebadiane@gmail.com</a> / <a href="mailto:anton.tarradellas@unige.ch">anton.tarradellas@unige.ch</a></p> <p>Pour découvrir la rubrique : <a href="https://oap.unige.ch/journals/rhca/catalog/category/entretiens">https://oap.unige.ch/journals/rhca/catalog/category/entretiens</a></p> <p> </p> <p><strong>Rubrique <em>Sources, terrains & contextes</em></strong></p> <p>Cette rubrique aborde les liens entre sources, terrains d’études et contextes de production et de réception de la recherche historique en études africaines. Il s’agit ici de montrer comment s’opère concrètement et précisément la collecte et le traitement des sources sur les terrains de recherches à travers des contextes de production différents et des regards issus d’institutions académiques en Afrique ou hors du continent.</p> <p>Dans une perspective de recherche située, il importe de montrer comment le travail sur les sources révèle des transformations dans leur accès et leur analyse. En prenant en compte des contextes historique, historiographique et réflexif autour des données de la recherche, l'historien.ne est invité à s'interroger sur son rapport à la discipline en fonction des caractéristiques et des attentes de l’époque et de son statut de chercheur.e (insider/outsider/partial insider), ou en lien, plus généralement, avec les politiques de mémoire, d'accès aux écrits, de censure, de valorisation ou de réécriture de l'histoire auxquels il ou elle est confronté.e.</p> <p>Cette rubrique invite aussi à proposer des mises en dialogue entre historien.ne.s de différentes générations ou entre un.e historien.ne avec des chercheurs d’autres disciplines afin de réfléchir aux transformations d'accès aux sources à différentes époques et aux méthodes d’analyse de sources -communes ou croisées- en fonction de son appartenance disciplinaire et de son affiliation académique.</p> <p>Si l’accent est mis sur l’histoire, cette rubrique est aussi ouverte aux auteur.e.s appartenant à d’autres disciplines que l’histoire et/ou à d’autres horizons que le milieu universitaire et qui démontrent leur intérêt à présenter des sources et à en expliquer leur contexte de production. </p> <p>Les articles attendus s’adressent à un lectorat élargi, d’où un format plus court (30 000 signes espaces compris, soit environ 5 000 mots, notes et bibliographie incluses) et plus accessible (langue et notes de bas de page réduites), avec un résumé en français et en anglais (200 mots). Ils sont à envoyer aux responsables de la rubrique : Anais Angelo, Daouda Gary-Tounkara et Muriel Gomez-Perez. <a href="mailto:anais.angelo@univie.ac.at">anais.angelo@univie.ac.at</a> / <a href="mailto:daouda.gary.tounkara@gmail.com">daouda.gary.tounkara@gmail.com</a>/ <a href="mailto:Muriel.Gomez-Perez@hst.ulaval.ca">Muriel.Gomez-Perez@hst.ulaval.ca</a></p> <p>Pour découvrir la rubrique : <a href="https://oap.unige.ch/journals/rhca/catalog/category/s_t_c">https://oap.unige.ch/journals/rhca/catalog/category/s_t_c</a></p>Revue d'histoire contemporaine de l'Afrique2021-11-08Éditorial
https://oap.unige.ch/journals/rhca/announcement/view/6
<p><em>Par le comité de rédaction de </em>RHCA<em> (janvier 2021)</em></p> <p>La sortie du premier numéro de la <em>Revue d’Histoire Contemporaine de l’Afrique</em> (<em>RHCA</em>) est l’occasion pour nous de revenir sur ce qui a motivé le lancement de cette nouvelle revue francophone en ligne, et sur ce qui anime le comité de rédaction.<br>La création de la <em>RHCA</em> s’inscrit dans un contexte difficile de crises politiques, sociales et morales. À ce titre, il nous semble que la recherche en sciences sociales est plus que jamais nécessaire. Alors que de nombreux gouvernements tentent par divers biais de réécrire l’histoire sous le prisme du « roman national », largement délégitimé à l’ère de l’histoire globale et connectée, nous pensons au contraire que la recherche fondamentale, et notamment en histoire de l’Afrique, doit nous aider à penser le monde, ses connections et ses complexités. <br>Notre comité de rédaction – composé de chercheur·e·s francophones – propose un retour à l’histoire. Une histoire de l’Afrique faite de débats, de courants historiographiques multiples et de nuances. Une histoire faite par des historien·ne·s bien souvent précarisé·e·s par les mécanismes de pouvoir et les logiques néolibérales qui sous-tendent les politiques universitaires. En France particulièrement, notre comité de rédaction dénonce avec fermeté les logiques managériales qui fragilisent les chercheur·e·s, avec une incidence particulière sur les étudiant·e·s et chercheur·e·s étranger·e·s. Nous condamnons le passage en force par le gouvernement de la nouvelle loi sur l’université en France (dite « Loi de programmation sur la recherche ») à laquelle s’oppose la majorité de la communauté scientifique depuis fin 2019. Nous condamnons aussi les poussées autoritaires et les restrictions d’accès aux sources (difficultés de consultation pour motifs politiques, ouverture sélective des archives dans le cadre de commissions de recherche pilotées par les gouvernements, disposition IGI 1300 sur les archives « secret-défense » en France, etc.), qui voudraient nous empêcher d’écrire et de dire une science ouverte, critique et émancipatrice, au profit d’une histoire rétrécie sur fond de débat sur la « repentance » dans les anciens pays colonisateurs et de suspicion à l’égard des sciences sociales critiques, décoloniales ou postcoloniales.</p> <p><em>Genèse du projet</em></p> <p>La genèse du projet est liée à un premier constat : l’histoire contemporaine du continent africain est un des parents pauvres des publications francophones en sciences humaines et sociales. Certes, plusieurs revues interdisciplinaires se concentrent sur le continent africain et publient des articles sur son histoire (<em>Cahiers d’études africaines, Politique Africaine, Afrique Contemporaine, Journal des Africanistes</em>, etc.). On peut d’ailleurs saluer la naissance d’une nouvelle revue en ligne <em>Sources</em>, qui met l’accent sur les matériaux, le terrain et les approches méthodologiques dans la construction des savoirs sur l’Afrique. La revue <em>Afriques</em> se consacre, quant à elle, à l’histoire du continent sur des périodes anciennes antérieures au 20ème siècle et <em>Afrika Zamani</em>, revue publiée par le CODESRIA depuis le Sénégal, s’intéresse à l’ensemble des périodes historiques. Des revues généralistes d’histoire accueillent par ailleurs des numéros spéciaux traitant spécifiquement de l’Afrique (<em>20 & 21. Revue d’histoire, Le Mouvement Social, Cahiers d’Histoire. Revue d’histoire critique</em>, etc.). Un fait demeure cependant : dans le monde francophone, il n’existe plus de revue qui prenne exclusivement l’histoire contemporaine du continent comme objet principal, depuis l’expérience d’<em>Afrique & histoire</em> entre 2003 et 2009.<br>Loin de constituer un quelconque repli « disciplinaire », linguistique ou culturel quant à l’étude des dynamiques du continent africain, il convient d’affirmer que sa riche et complexe histoire, en particulier du 19ème siècle à nos jours, mérite une revue qui lui soit consacrée entièrement. Si des discussions avec d’autres disciplines des sciences sociales peuvent nourrir les réflexions des historien·ne·s de l’Afrique, si les frontières géographiques des espaces à investir intellectuellement doivent sans cesse être questionnées, reste que l’ancrage de la Revue d’Histoire Contemporaine de l’Afrique est bien l’étude historique du continent. Celle-ci entend ainsi s’intéresser aux faits plus ou moins récents qui en éclairent les dynamiques actuelles, sans faire l’impasse sur leurs origines plus anciennes. Certains découpages chronologiques structurent plus que d’autres nos imaginaires et nos manières d’appréhender les réalités historiques, en particulier le moment colonial, de la phase de « conquête » aux indépendances. Mais moins qu’une réalité politique intangible, la périodisation usuelle de l’histoire de l’Afrique – précoloniale, coloniale, postcoloniale – est aussi le fruit d’une construction scientifique qui doit être questionnée. <br>Le défi est alors double. D’une part, il s’agit de penser de manière critique les mécanismes – économiques, politiques, institutionnels et disciplinaires – qui permettent de se jouer des chronologies classiques, tout en réfléchissant au traitement approprié des sources pour interpréter et écrire l’histoire du continent après le moment colonial. Cette séquence mérite en effet une plus grande attention et une réflexion sur la difficulté d’accès, non seulement aux archives africaines, mais aussi à certains terrains ou aux recherches réalisées sur place et peu diffusées. Il s’agit somme toute de sortir du nationalisme méthodologique et de contribuer à une narration multiple des faits et à une histoire des processus, aboutis ou non. D’autre part, il est nécessaire de reconsidérer les découpages géographiques, de cesser de penser séparément l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord et plutôt envisager le Sahara comme un espace d’échanges et de brassage, non comme une barrière définitive. De même, les îles des océans Atlantique et Indien doivent trouver une place plus importante dans la production de publications francophones. Il s’agit, enfin, de repenser le découpage traditionnel par empires pour mieux tenir compte des interactions régionales.</p> <p><em>Une revue francophone</em></p> <p>La <em>RHCA</em> publie des articles évalués en double aveugle par des pairs, portant sur des recherches novatrices utilisant la méthode historique et offrant un regard original sur l’histoire contemporaine du continent africain dans son ensemble. La revue publie deux numéros thématiques par an, ainsi que des articles Varia et des comptes rendus de lecture. Deux autres rubriques, s’adressant à un lectorat élargi, viennent s’ajouter à ces éléments plus courants. Une première, intitulée Sources, terrains et contextes, vise à présenter des recherches de terrain, des corpus de sources ou des réflexions de chercheur·e·s sur leur rapport à la discipline historique. Une seconde a pour objectif de mettre en valeur, dans un format Entretien, des productrices et producteurs d’histoire ou des actrices et acteurs de l’histoire, en articulant leur trajectoire personnelle et leur rapport au passé. L’appel permanent est à retrouver <strong><a href="https://oap.unige.ch/journals/rhca/cfp/appel_generique">ici</a></strong> et les consignes aux auteur.e.s <strong><a href="https://oap.unige.ch/journals/rhca/consignes">là</a></strong>. <br>La <em>RHCA</em> est une revue francophone. Francophone dans son organisation tout d’abord. Elle est accueillie par l’Université de Genève et son comité de rédaction international est aujourd’hui composé de chercheurs et chercheuses à tous les niveaux de carrière venant d’Europe, d’Amérique du nord et d’Afrique. Francophone dans sa démarche de publication ensuite. La <em>RHCA</em> se veut être un lieu à la fois de publication d’articles en français mais aussi de rencontres et d’échanges pour les historien·ne·s de l’Afrique, qu’ils et elles soient basé·e·s sur le continent africain, en Europe, en Amérique du Nord ou ailleurs. Les publications permettent de rendre compte à la fois des travaux de chercheur·e·s francophones mais aussi de traduire des travaux de chercheur·e·s non francophones sur des espaces du continent souvent peu accessibles dans la littérature en français.</p> <p><em>Une revue consciente</em><br><br>La revue revendique enfin le fait d’être une revue accessible, aussi bien du point de vue de la diffusion que de la politique d’évaluation. Elle est diffusée entièrement en libre accès (<em>open access</em>) et s’organise comme suit : deux dossiers thématiques sont publiés chaque année et les articles des rubriques ("Varia", "Comptes-rendus de lecture", "Sources, terrains et contextes", "Entretiens") sont publiés en flux continu. Cette démarche est guidée par la volonté de faciliter le processus de publication et de rendre accessible au plus grand nombre les résultats de recherches en cours. Par ailleurs, nous appuyons notre politique d’évaluation, pour les articles des dossiers comme pour les articles Varia, sur l’accompagnement des auteur·e·s tout au long de la publication de leurs travaux. Plutôt que de refuser des articles innovants mais pas encore assez aboutis, il s’agit d’offrir aux auteur·e·s, quelle que soit leur expérience, des discussions détaillées sur leur texte avant l’envoi en évaluation externe. <br>Dernier point et non des moindres : consciente que l’asymétrie des rapports de pouvoir entre Nord et Sud, héritée de l’histoire, aboutit à une fracture académique entre les deux espaces, comme au sein même des universités du Nord, la <em>RHCA</em> accorde une importance toute particulière à la visibilité des travaux produits dans et par les Suds. Conjointement, la revue encourage la publication de textes rédigés par des personnes aux statuts divers, qu’il s’agisse de statuts relatifs au fonctionnement académique, et/ou aux rapports de genre, de classe, de race, etc. <br>Le contexte difficile dans lequel naît la revue, bien loin de nous décourager, nous conforte dans nos objectifs et nous incite à faire ce que nous savons faire le mieux : dire, écrire et penser l’histoire de l’Afrique.</p> <p>Bonne lecture !</p> <p> </p>Revue d'histoire contemporaine de l'Afrique2021-01-05