No 4 (2023): Cheikh Anta Diop, 1923-1986. Contexte, portée et héritage d'un militant politique
Numéro coordonné par Amzat Boukari-Yabara (École politique africaine) et Martin Mourre (IMAf-EHESS).
Coordination éditoriale au sein de RHCA par Louise Barré et Camille Evrard.
Ce numéro de la Revue d’histoire contemporaine de l’Afrique prend pour objet la pensée et l’action politique de Cheikh Anta Diop. Principalement connu pour son travail scientifique initié à la fin des années 1940 où il s’intéresse, à partir du continent africain, à l’origine des civilisations humaines, à leurs généalogies et influences réciproques, Diop a montré à la fois le caractère « nègre », selon le vocabulaire de l’époque, de l’Égypte antique et l’unité culturelle des peuples d’Afrique subsaharienne depuis la préhistoire jusqu’à l’apparition des « empires » du Moyen-Âge. Ce faisant, ses travaux dénoncent aussi ce qu’il nomme la « falsification moderne de l’histoire », qu’il juge être le fait de la plupart des égyptologues occidentaux. Mais Cheikh Anta Diop fut aussi un militant panafricaniste de premier plan prônant, au moment des décolonisations, la mise en place d’un État fédéral pour l’Afrique. Sur le plan politique, il produisit ainsi un travail d’élaboration théorique très important tandis qu’il fut aussi un organisateur des luttes politiques, principalement en France et au Sénégal.
Ce numéro est dédié à Pathé Diagne (1934-2023), homme de science et de culture et camarade en lutte avec Cheikh Anta Diop.