Cheikh Anta Diop, l’AERDA et le mouvement étudiant africain à Paris
Une autre histoire des luttes pour l’indépendance de l’Afrique
DOI :
https://doi.org/10.51185/journals/rhca.2023.0403Mots-clés :
Association des étudiants du Rassemblement démocratique africain, étudiants africains, Cheikh Anta Diop, Rassemblement démocratique africain, Parti Communiste FrançaisRésumé
Cet article revient sur la trajectoire de l’Association des étudiants du rassemblement démocratique africain (AERDA) et de son premier secrétaire général Cheikh Anta Diop. L’AERDA est fondé en 1950, au moment où le Rassemblement démocratique africain (RDA) rompt avec le Parti communiste français (PCF), ce que contestent les étudiants. L’article s’intéresse à la façon dont les étudiants de l’AERDA se démarquent des partis politiques majoritaires, tant du RDA que du PCF, démontrant comment ils perpétuent, dans l’arène associative, une autre opposition anticoloniale. En effet, les membres de l’AERDA se montrent peu enclins aux logiques de gouvernement, en particulier aux concessions acceptées par le RDA, et conservent leur distance vis-à-vis d’un PCF pour le moins ambigu par rapport à l’Empire. Leur soutien de luttes armées comme au Kenya ou au Cameroun les singularise encore. Cet article propose ainsi un nouveau point de vue sur la formation du militantisme étudiant africain pendant la décolonisation, tout en soulignant le rôle de Diop comme théoricien politique, mais aussi comme dirigeant.
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