Archives
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Gender and materiality in Central and Eastern Europe in the XX century
Vol. 9 (2023)Ce dossier thématique, intitulé « Gender and Materiality in Central and Eastern Europe in the XX century » et co-dirigé par Iva Jelušić, Justina Smalkyte et Anna Sidorevich, contribue de manière fructueuse à la recherche sur le genre en Europe centrale et orientale du point de vue des études sur la culture matérielle. Si les contributions n’utilisent pas toutes des objets comme « données primaires », toutes explorent l’interaction complexe entre la matérialité et le genre.
Ce dossier s’ouvre sur l’article d’Ivana Mihaela Žimbrek et de Lea Horvat, qui retrace l’évolution de la conception des cuisines yougoslaves du début des années 1950 au début des années 1970. L’article d’Anna Sidorevich analyse les mauvais traitements infligés aux femmes lors de l’accouchement et de l’avortement dans l’ex-Union soviétique. Julia Mead s’intéresse quant à elle à une communauté tchèque d’amateurs qui préservent une collection d’appareils électroménagers de l’époque socialiste. Marta Chmielewska explore la transition de la Pologne du socialisme au capitalisme en examinant les changements dans la production et la publicité des sous-vêtements. Enfin, Martyna Miernecka étudie l’interaction entre les institutions socialistes promouvant le travail créatif et l’histoire des machines à écrire en Europe centrale et orientale.
Le dossier est enrichi par un article de Kristen Ghodsee, publié dans la section « Champ libre », et intitulé « Revenge of the Tampon : Gender and Materialisms (New and Old) in 20th Century Central and Eastern Europe ».
Enfin, la rubrique « Arrêt sur archives » contient deux textes : le premier est un entretien mené par les coordinatrices avec des chercheur·euse·s réunis dans le cadre du projet de recherche « Cartographie de la résistance ». Ce projet se penche sur les réseaux clandestins de résistance aux autorités fascistes de l’Oustacha [Ustaša] pendant la Seconde Guerre mondiale, enracinés dans le mouvement ouvrier de gauche de l’entre-deux-guerres et l’activisme du Parti communiste de Yougoslavie. Dans le deuxième texte, Iva Jelušić publie ses découvertes sur les carnets de chansons et montre l’importance du chant pour les membres de la résistance antifasciste des Partisans sur le territoire de la Yougoslavie pendant la Seconde Guerre mondiale.
En examinant divers types d’objets, les articles de ce dossier thématique contribuent ainsi de façon fructueuse à l’histoire de la vie quotidienne et des relations genrées sous le socialisme d’État et le communisme.
Ce numéro comporte également un texte hors dossier. Dans la section « Champ libre », Éric Aunoble nous livre, dans « Les sources de l’historien·ne au péril de la guerre », ses observations sur la préservation des sources en Ukraine, fruit d’une enquête de terrain réalisée en 2023.
Pour terminer, quatre recensions viennent clore ce neuvième numéro de la revue Connexe.
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Pouvoir politique, censure et création littéraire dans l’Arménie soviétique
Vol. 8 (2022)Ce dossier thématique, co-dirigé par Valentina Calzolari et Claire Mouradian, s’ouvre sur un article introductif de Claire Mouradian, qui porte sur la littérature arméno-soviétique et étudie les relations entre le pouvoir communiste et les écrivains en suivant les diverses phases de l’histoire de l’URSS. L’article d’Élisabeth Mouradian Venturini est dédié à Yéghiché Tcharents, poète inspiré de la révolution internationaliste, et étudie l’attachement de cet écrivain au thème national arménien. Valentina Calzolari analyse Barbelés en fleurs de Gourguen Mahari et rappelle la censure qui frappa, pour des raisons différentes, cette œuvre de témoignage sur les camps du Goulag et le roman Vergers en feu, du même auteur. L’article de Vartan Matiossian s’intéresse au rapport entre Arménie soviétique et diaspora à travers la vie et l’œuvre de Kostan Zarian, et montre le projet de construction de la nation par la littérature, cher à cet écrivain. Enfin, Cécile Vaissié analyse des récits de voyage de Vassili Grossman et de Simone de Beauvoir, et étudie leurs regards, complémentaires, sur l’Arménie, sa société et son monde littéraire dans les années 1960.
La section « Champ Libre » propose, dans la traduction annotée de Haïk Der Haroutiounian, un essai de la poétesse Violette Krikorian (Grigorian) qui analyse le pont littéraire entre Vahan Térian et Yéghiché Tcharents. À l’heure de l’indépendance recouvrée, en 1991, elle questionne de façon rétrospective les relations entre littérature et politique, ainsi que le rôle des intellectuels face à la soviétisation.
Dans la rubrique « Arrêt sur archives », l’article de David Gasparian, dans la traduction annotée de Claire Mouradian, donne un exemple concret de la censure des années sombres en commentant une des listes d’œuvres censurées pendant la Grande Terreur.
Sans épuiser le sujet, ce dossier offre une diversité d’approches qui pourra contribuer à éclairer une période et une littérature encore peu connues et peu étudiées.
Ce numéro est enrichi de plusieurs textes hors dossier :
- dans la section « Varia », l’article de Radzhana Buyantueva analyse le rôle des ONG étrangères et internationales (occidentales) dans l’activisme LGBT russe ;
- dans la section « Champ libre », Mikhaïl Minakov analyse dans son article un siècle de système politique ukrainien ; Vincent Exiga et Marina Fedorovsky transmettent dans leur article la voix de cinq féministes arméniennes engagées dans plusieurs formes d’activisme. Enfin, l’article de Tania – une artiste russe indépendante – nous livre, sous la forme d’un journal, ses observations sur les changements qui ont affecté Moscou et la Russie depuis février 2022, et elle se pose ces questions obsédantes et incontournables : comment cela a-t-il pu arriver ? Aurait-il été possible de faire quelque chose pour éviter la catastrophe ?
Pour terminer, cinq recensions viennent clore ce huitième numéro.
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La Guerre civile après 1917: les échelles d'un conflit et sa représentation
Vol. 7 (2021)Cent ans après la fin de la Guerre civile dans l’ex-Empire russe, nous avons voulu étudier ces années « nues », « [de] mort, [de] mensonge, [d’]angoisse, [d’]horreur », selon les mots de Boris Pilniak. Pour introduire le dossier, nous nous inspirons des travaux de Dominique Kalifa afin de montrer comment un « feuilleté sémantique [et] mémoriel » s’est constitué à partir des évènements de 1917–1921. La contribution d’Hanna Perekhoda, de l’Université de Lausanne, aborde les reconfigurations identitaires et les nouvelles souverainetés à travers l’émergence de la République soviétique de Krivoï Rog en 1918. Denis Denisov, de l’EHESS, pose la question des conflits sociaux pendant la Guerre civile en étudiant les ouvriers des chantiers navals de Sébastopol. La fidélité des anciens cadres militaires à leurs convictions ou leur ralliement au nouveau régime fait l’objet du travail de Kirill Nazarenko, de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg. Il suit ainsi le destin des officiers de la flotte à travers la crise. Enfin, Elizaveta Zhdankova étudie la réception des films soviétiques sur la Guerre civile par les spectateurs des années 20 en URSS. Ce dossier est complété par une étude d’Alexis Berelowitch sur les paysans dans la Guerre civile, mêlant documents d’archives et bilan historiographique. Le texte, plus personnel, d’Alexandre Bourmeyster, évoque la campagne de glace à travers l’histoire de son père, qui a participé aux combats. Le dossier se conclut par l’analyse d’un document d’archive sur un marin français qui a rejoint les bolcheviks russes lors de l’intervention alliée. Elle est menée par Denis Denisov, qui, à l’intersection de la « grande histoire » et d’un destin individuel, retrace ce parcours.
Nous espérons ainsi contribuer à mieux faire connaître cette période, qui reste un objet crucial de l'histoire de l'ancienne URSS.
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Espace baltique : dynamiques identitaires et stratégies politiques en question(s)
Vol. 6 (2020)Ce dossier, co-dirigé par Nicolas Escach et Katerina Kesa, interroge les dynamiques identitaires et les stratégies politiques des acteurs de l’espace baltique depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui. L’introduction propose de définir l’espace baltique et ses problématiques. L’article de Kaarel Piirimäe se penche sur les choix des élites estoniennes en termes de « politique existentielle » durant la perestroïka jusqu’au début des années 1990 ; celui de Emilija Punziute-Gallois analyse le comportement des diplomates baltes sur la scène internationale, marqué, selon l’auteure, par une logique sécuritaire, l’importance de l’ordre international et des valeurs libérales et démocratiques. Lauriane Létocart établit une relation entre l’identité et le tourisme dans le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, où le tourisme est un facteur d’intégration identitaire, le cadre baltique générant des pratiques touristiques singulières. Nicolas Escach poursuit une réflexion autour de l’identité en insistant sur le rôle, le statut et les caractéristiques de la mer Baltique. Avec un focus particulier sur Kaliningrad comme lieu de croisement d’histoires, d’espaces et d’identités multiples, Colin Horenbeek interroge l’impact de la matérialisation des différentes époques sur le processus de construction identitaire que connaissent cette ville et ses habitants. Les deux derniers articles mettent l’accent sur des ruptures en cours des dynamiques identitaires dans la région nordico-baltique : Sophie Enos-Attali analyse l’évolution de la politique de sécurité en Finlande et en Suède et Katerina Kesa se penche sur la tendance aux replis identitaires par la montée des mouvements populistes d’extrême droite dans les sociétés nordiques et baltiques. Le dossier se clôture avec une interview croisée avec deux chercheurs, Marko Lehti et Heiko Pääbo sur ce qui pourrait composer cette région aujourd’hui en comparaison avec les années 1980 et 1990.
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Divided Memories, Shared Memories, Poland, Russia, Ukraine: History mirrored in Literature and Cinema
Vol. 5 (2019)Modern attitudes to sources have radically changed during the last decades. Nowadays the use of literary texts and movies is an accepted practice in historical research. Although a novel or a movie does not itself faithfully recount Ranke’s “wie es eigentlich gewesen” (how things really were), its history is part and parcel of not only cultural but also political and social history. Films and literature are also part of the writing of history in another sense. During a century when mass culture reached the people, films and novels brought a vision of the past and helped build the common memory of nations in Central and Eastern Europe.
The aim of the dossier entitled Divided Memories, Shared Memories, Poland, Russia, Ukraine: History mirrored in Literature and Cinema, edited by Korine Amacher, Eric Aunoble, and Andrii Portnov, is to examine the artistic treatment of certain events and figures described in contradictory narratives in 20th-century Poland, Russia, and Ukraine. The articles examine: (1) Mikhail Bulgakov’s novel The White Guard (1926) set in Kiev during the Civil War; (2) The role of Mykola Khvyl’ovyy (1893–1933), a major writer in 1920s’ Soviet Ukraine, a leader in the struggle for a Soviet Ukrainian literature independent of Russian models; (3) The public interactions between figures as different as Mykola Khvyl’ovyy and the national literary critic Dmytro Dontsov (1883–1973), supporter of “integral nationalism,” despite the physical and ideological borders between Soviet Ukraine and inter-war Poland; (4) Henry Sienkewicz’s novel With Fire and Sword (1882–1888) about the 17th-century Cossack revolts that left their mark on the history and collective imaginations of Poles, Ukrainians, and Jews; (5) The Volhynian Massacre in Soviet Partisans’ Memoirs; (6) The cooperation between Poles and Soviets to produce films about the two major figures of communism, Lenin and Feliks Dzerzhinskiy. This dossier is also supported in the “Open Fora” section by an article on Kazimir Malevich (1879–1935), the father of radical abstract painting.
In the new section “Stop on Archives” of this journal, Volume 5 of Connexe is also enriched by two contributions dealing with: (1) The trajectory of Stalinist Executioners from the Revolution to the Great Terror, and (2) The Life and Fate of Leonid Nikolaev.
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Les populismes en Europe centrale et orientale ; Construction et déconstruction d'une mémoire de la Révolution de 1917 en Russie contemporaine
Vol. 4 (2018)Ce volume comprend 2 dossiers thématiques et un article varia.
Le premier dossier, dirigé par Roman Krakovsky, étudie les outils de mobilisation des masses qui permettent de mieux comprendre les succès des populismes en Europe centrale et orientale. Les contributions analysent la manière dont les mouvements populistes recourent aux idéologies et doctrines politiques qui opéraient dans cette partie de l’Europe et qui définissaient le peuple successivement selon l’appartenance à une ethnie (États-nations), une race (régimes d'extrême-droit profascistes) ou une classe (régimes communistes). Les auteur·e·s ayant contribué à ce dossier sont : Wim van Meurs pour l'Europe centrale, Estelle Bunout pour la Pologne, Máté Zombory pour la Hongrie et Traian Sandu pour la Roumanie.Le second dossier, dirigé par Olga Bronnikova, tente d’analyser plus en détails les discours officiels et alternatifs russes des années 1990-2010 sur les révolutions de 1917 afin de faire apparaître les tensions et les contradictions qui s’y trouvent et d’éclairer l’évolution des politiques de l’histoire depuis la chute de l’URSS. Olga Belova, Valéry Kossov et Olga Konkka soulignent dans leurs articles respectifs le silence des autorités russes sur la révolution de Février, laquelle continue implicitement d’être appréhendée comme un simple prélude à la « véritable » révolution d’Octobre. L’article de Konstantin Morozov inaugure une nouvelle rubrique intitulée « Champ libre ». L'auteur, historien et membre de l’ONG russe "Memorial" nous livre un témoignage qui remet en question non seulement le récit des autorités sur 1917 mais aussi celui des libéraux russes, dans la mesure où ils tendent à ramener l’ensemble des courants révolutionnaires de gauche aux bolcheviks.
Nikos Papadatos nous propose, en article varia, une analyse sur l’Union soviétique et la guerre civile grecque entre 1944 et 1949.
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Spoliations de guerre et transferts culturels : le cas du cinéma soviétique, 1939-1949
Vol. 3 (2017)This special issue of Connexe dedicated to “War Spoliations and Cultural Transfers: The Case Study of Soviet Cinema (1939-1949)”, directed by Éric Aunoble, aims to set the history of Soviet cinema during the Second World War in the context of European history and to highlight the issues of transfers and seizures which are better known when concerning other objects, as archives or works of art. This collection of articles is one of the last achievements of the scientific project called Cinema in the Soviet Union at war, 1939-1949.
Sophie Coeuré presents a state of the art based on the historiographical advances related to the films that were looted during World War Two and put it in the context of a broader history of cultural goods during war and post-war periods. Christina Tanis presents with some remarkable archival documents how the 1942 German documentary about the Nazi expedition to Tibet became a Soviet film in 1948 denouncing local theocracy and British imperialism. Juliette Denis & Irina Tcherneva trace the tribulations of “Red Mist”, an anti-Soviet documentary film released in Latvia under Nazi rule on the other side of the Cold War front. Éric Aunoble studies the changing representations of Poland in Soviet movies during the war, linked with the peregrinations and career development of movie makers. Jeremy Hicks tells us how British officials tried to propagandise a positive image of their new eastern ally without giving ground to communist agitprop.
In contributing to the development of the historiography of war spoliation, we hope to shed light on some unknown aspects of cultural exchanges in Europe during the Second World War and to confirm the value of cinema for historical knowledge.
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Sotchi 2014 : La Russie à l'épreuve de ses jeux, les jeux à l'épreuve du Caucase
Vol. 2 (2016)Ce numéro spécial, dirigé par Ekaterina Gloriozova et Aude Merlin, interroge les enjeux politiques des JO de Sotchi. A l’heure où les explications macrosociologiques prévalent dans l’analyse des grands événements sportifs, il se centre sur les dimensions internes et locales. Issu d’un colloque international organisé à l’ULB en février 2014, le dossier inclut des travaux de chercheurs occidentaux, russes et caucasiens privilégiant des approches qualitatives et des études intensives de cas, et donne notamment une visibilité aux travaux de jeunes chercheurs.
L’article de Jean Radvanyi expose les difficultés liées aux enjeux que constitue la tenue des JO pour le pouvoir russe. Veronika Pasynkova explore les discours présents au sein des nouveaux médias et les compare aux perceptions de l’opinion publique russe. Nikolay Karbainov & Ekaterina Gloriozova mettent en lumière les problèmes de corruption qui entravent le bon déroulement du processus d’expropriation des propriétés en vue de la préparation des Jeux. Vera Galindabaeva expose les mesures d’éradication des chiens errants des villes russes avant les grands événements sportifs s’apparentant à un nettoyage de façade, se faisant au prix du non-respect des droits des animaux. Giulia Prelz Oltramonti démontre que les forces de sécurité russes ont peu à peu raison des velléités indépendantistes abkhazes après la reconnaissance de l’indépendance de l’Abkhazie par la Russie. L’article d’Ahmet Yarlykapov vise quant à lui à comprendre comment se recompose l’identité circassienne, dans un contexte où les questions mémorielles sont réactivées de façon exacerbée au fur et à mesure qu’approchent les Jeux. Enfin, Irina Babitch montre la complexité des modalités de régulation sociale et les enchevêtrements ou mises en concurrence des différents types de normes, selon la nature des litiges et par-delà les changements de régime depuis le XIXe siècle. Ce dossier présente donc une diversité d’approches qui, nous l’espérons, pourra contribuer à combler certains manques dans la littérature sur les Jeux de Sotchi.
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L'URSS et la Russie contemporaine face à l'humanitaire
Vol. 1 (2015)La préparation de ce numéro spécial, dirigé par Catherine Goussef et Amandine Regamey, a coïncidé de façon très inattendue avec une actualité controversée, à savoir l’acheminement d’une aide humanitaire russe aux régions d’Ukraine orientale en proie, depuis le printemps 2014, à un affrontement entre forces séparatistes dites « pro-russes » et armée ukrainienne régulière. Ce numéro est en grande partie issu d’une manifestation scientifique intitulée « Protection de la population en temps de guerre et action humanitaire en URSS », organisée à Moscou en mars 2013. Fondée en 1867, la Croix-Rouge russe apparaît à la veille de la Grande Guerre comme l’une des plus anciennes et des plus puissantes organisations ayant joué un rôle important dans la dynamique du mouvement (cf. Conférence Internationale des Croix-Rouge à Saint-Pétersbourg, 1892).
L'introduction au dossier, intitulée "Russie-URSS-Russie, un siècle d’humanitaire", brosse un panorama historique de l'aide humanitaire dans cette région du monde. L'article de Yulia Khmelevskaya porte sur l’aide de l’American Relief Association (ARA) qui se distingua par l’importance de l’aide apportée, mais également par son mode d’intervention ; celui de Jean-François Fayet sur l’histoire des acteurs engagés dans la lutte contre la famine dans la jeune Russie soviétique. Catherine Goussef revient dans son article sur les différents pans de cette assistance, soulignant le caractère inédit de la latitude d’action obtenue par les Polonais sur le territoire soviétique. Agnès Blais analyse l'ouverture du territoire de l'URSS aux organisations internationales, et la naissance de nouvelles organisations de solidarité soviétiques impulsées par la vague des réveils populaires et citoyens de la perestroïka, comme l’association « Assistance civique ». Viennent ensuite les contributions de Laurence Binet sur les tensions au sein de Médecins Sans Frontières (MSF) sur la question des positionnements publics de l’organisation, et celle d'Eva Bertrand qui analyse la montée en puissance du MTchS (Ministère des situations d’urgence), organe qui centralise l’aide, dans un contexte d’émergence de la Russie comme acteur du jeu humanitaire.