Objectifs et portée

Dans une société de la connaissance, l'éducation et la science sont deux faces d'une même médaille (Innerarity, 2015). Inspiré par les recommandations de l’UNESCO sur la science ouverte (2021), et en particulier le « dialogue ouvert avec d'autres systèmes de connaissances », cette revue se donne pour objectif de contribuer aux discussions sur l'éducation ouverte et libre.

Comment considérer la science et l'éducation au-delà du prisme de la société moderne (Latour, 2006) et d’approches centrées sur le Nord Global (Santos, 2021) ? Comment enrichir le travail de recherche existant avec des approches ouvertes ? Comment appréhender ce changement de paradigme, porteur de liberté et de transparence (Peter et Deimann, 2013) ? Dans le paysage de l’ouvert et du libre, qui sont les parties prenantes et quel rôle jouent les communautés ? La connaissance peut-elle être considérée comme un bien commun universel ? Sur quelles approches philosophiques repose l’ouverture ? Au-delà du sociétal, comment participer aux changements aux niveaux juridique, économique et technologique ? Qu'en est-il de la gouvernance ? Comment l'ouvert et le libre affectent-ils la pratique des enseignants- chercheurs et des enseignantes-chercheuses ? En termes de recherche, quels sont les sujets à prioriser ?

Ce ne sont là que quelques exemples de questions à débattre au sein de la revue.

La revue accepte des articles dans toutes les langues pour offrir la possibilité de discuter les concepts liés à l’éducation dans leur langue d’origine. Cela permet une ouverture au-delà de tout filtre linguistique et/ou épistémologique véhiculé par une autre langue. Soulignons par exemple les concepts d’« eau », de « dignité », de « respect » ou de « Terre-Mère » rapportés par Santos (2016, p. 59). À la lumière de la situation écologique actuelle, ces concepts auraient-ils un rôle à jouer dans l'éducation et la science ouvertes ?

Afin de faciliter la diffusion de cette expression native, nous avons choisi de traduire les résumés longs dans les six langues des Nations Unies.

Tout type d'articles, émanant de la pratique, de la recherche empirique, de la praxis, de réflexions ou de tout autre type d’article émergent sont accueillis. Il est par contre important, en vue d’étayer les résultats partagés, de rédiger de manière cohérente, en documentant les fondements axiologiques de l’objet rapporté ainsi que la position des auteurs et des autrices. Cette revue ne vise pas à reproduire la  « technicité de la recherche » mais favorise l’émergence d’un esprit critique et créatif.

References

Innerarity, D. (2015). Chapitre 3. La société de la connaissance et l’ignorance. Dans Démocratie et société de la connaissance (p. 47-65). Presses universitaires de Grenoble. https://www.cairn.info/democratie-et-societe-de-la-connaissance--9782706122729-page-47.htm

Latour, B. (2006). Nous n'avons jamais été modernes: Essai d'anthropologie symétrique. La Découverte.

Peter, S. et Deimann, M. (2013). On the role of openness in education: A historical reconstruction. Open Praxis, 5(1), 7-14. https://doi.org/10.5944/openpraxis.5.1.23

Santos, B. d. S. (2016). Epistémologies du Sud : mouvements citoyens et polémique sur la science. Desclée de Brouwer.

Santos, B. d. S. (2021). Decolonising the University : the Challenge of Deep Cognitive Justice. Cambridge Scholars Publishing.

UNESCO. (2021). Recommendation on Open Science. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000379949.locale=en