Le Comité « Assistance civique » à Moscou
L’humanitaire comme solidarité citoyenne
DOI :
https://doi.org/10.5077/journals/connexe.2015.e35Mots-clés :
Russie, Humanitaire, ONG, Réfugiés, HCRRésumé
Cet article analyse l’aide humanitaire que des citoyens apportent à d’autres en Russie post-soviétique, en faisant une histoire et une ethnographie inédite de l’association « Assistance civique ». Il retrace l’évolution de l’aide fournie par l’association dans ses dimensions matérielle et juridique depuis la chute du régime soviétique. Au fil des populations qui se réfugient à Moscou, un glissement s’est opéré. D’une aide humanitaire principalement domestique, octroyée aux réfugiés de l’ex-URSS puis aux réfugiés intérieurs dans les années 1990, l’association a élargi son aide dans les années 2000 aux étrangers venus de pays plus éloignés, l’aspect civique prenant le pas sur l’aide matérielle directe. Cette évolution d’une aide à dominante informelle vers une aide plus professionnalisée et judiciarisée peut s’expliquer par la collaboration qui s’instaure entre l’association russe et le HCR, mais aussi par la politique de l’État russe à l’égard des associations de la société civile, son refus de définir une politique d’accueil des migrants ou de véritable protection des réfugiés, et sa promotion d’une libéralisation des services.