Le livre et les bibliothèques : c’était mieux avant… ?
DOI :
https://doi.org/10.55790/journals/ressi.2015.e1611Résumé
Dans la mouvance numérique, les produits culturels tels que la musique ou la vidéo ont vu leurs supports et leurs modes de consommation considérablement évoluer. Malgré une certaine résistance, le livre n’a pas fait exception à ces grandes mutations. Avec l’apparition des e-books, des tensions se sont développées entre les différents acteurs du livre ainsi qu’au sein des lecteurs. Certains se font les défenseurs du livre originel fait de papier tandis que d’autres prônent les avantages de la lecture numérique. Caché derrière le pseudonyme de Virgile Stark, un ancien bibliothécaire du site Tolbiac de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) se fait le porte-parole du premier groupe. Il s’applique à décrire la mort du livre papier et celui de la culture. Son livre d’opinion est une réflexion très personnelle ; celle d’un « gardien du livre » en colère, qui assiste impuissant à la fin d’un monde ; celui des « vrais livres », de la profession de bibliothécaire et, plus largement de la culture par ce support de transmission des connaissances. Publié en 2015 aux éditions Les belles lettres, ce pamphlet au titre évocateur « Crépuscule des bibliothèques » comporte seize chapitres encadrés d’un prologue et d’un épilogue. En parcourant la table des matières, les intitulés parfois énigmatiques des chapitres tels que « L’ennemi mortel de la culture, « La barbarie à visage numérique » ou encore « Misère du bibliothécaire en milieu technicien » donnent quelques indices sur l’atmosphère crépusculaire dans laquelle l’auteur souhaite emmener ses lecteurs. Bien qu’il soit possible de se poser encore la question de la dimension ironique du texte au terme de la lecture du prologue, on se rend rapidement compte que ces 200 pages sont à lire au premier degré. L’auteur ne s’amuse pas : il dénonce et critique avec ferveur.

