Enseignants et migrants en Afrique: rôle de l’école dans la cohésion sociale

Auteurs

  • Pierre Kipré Ecole Normale Supérieure d’Abidjan, Côte d’Ivoire

Résumé

En même temps que les institutions et la vie politique doivent se stabiliser, la cohésion sociale en Afrique est sans cesse remise en question par des modes d’insertion et d’intégration des peuples dans l’Etat, parfois sur le mode de la violence; elle l’est aussi par la nature et l’ampleur des migrations des populations dont la conscience d’une identité propre en fait de quasi nations dans les jeunes Etats. La cohésion sociale est, ainsi, au cœur de nombreux défis du développement. L’école en Afrique subsaharienne, dont les ambitions formulées au début de l’indépendance visaient puissamment la cohésion sociale, n’a pas encore répondu aux attentes signalées dans la stratégie de développement de ces Etats. Au lieu du savoir vivre ensemble qui lui donnerait ici toute sa légitimité, le choix de la seule voie du savoir intellectuel sur un modèle hérité de l’ère coloniale explique largement cet échec.

L’approche actuelle du développement en Afrique, se fondant sur l’intégration régionale, laisse espérer ici un renouvellement de la réflexion, pour mieux réaliser la transition pédagogique. Par celle-ci, l’école et donc les enseignants en Afrique doivent jouer un meilleur rôle dans la promotion d’une citoyenneté plus dynamique, plus ouverte aux autres – en particulier les migrants - et plus soucieuse de préparer au dialogue interculturel pour des enrichissements mutuels dans l’Etat africain.

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Publiée

2023-02-14

Comment citer

Kipré, P. (2023). Enseignants et migrants en Afrique: rôle de l’école dans la cohésion sociale. L’éducation En débats : Analyse comparée, 2, 237–252. Consulté à l’adresse https://oap.unige.ch/journals/ed/article/view/460