De la formation à l’interculturel à l’interculturalisation de la formation?

Auteurs

  • Monique Eckmann Institut d’Etudes Sociales HES S2

Résumé

Pendant la dernière décennie, la prise en compte de la différence dans les formations sociales et pédagogiques s’est amplifiée et des cours sur les migrations et les relations interculturelles font partie de la plupart des curricula, du moins à titre optionnel. Cependant, le risque de ces approches est de placer la question de la différence auprès des minorités sans interroger les normes institutionnelles.

Or, la question de l’interculturel ne se pose pas seulement en termes de contenus, mais aussi en termes de structures (conditions d’admission, programmes d’études, règlements d’examen, littérature de référence, curriculum secret) et d’accès aux formations supérieures de personnes issues des migrations et des minorités. Ceci implique également de mener une réflexion sur les discours et les pratiques des divers acteurs, ainsi que sur les conditions de formation. Cette perspective s’inspire des débats anglo-saxons de réflexions menées aux Pays-Bas et de relations entre des minorités et des majorités.

Deux expériences concrètes sont présentées dans cette contribution. Elles entrent dans une perspective d’interculturalisation en alliant l’ouverture interculturelle des institutions et le dialogue entre les minorités et les majorités. La première présente le fonctionnement de l’équipe d’une maison pour femmes violentées, qui mise sur une démarche d’interculturalisation explicitée et négociée entre les migrantes et les non-migrantes. La deuxième présente une expérience de formation pour des étudiants d’écoles de travail social qui n’étudient pas dans leur langue ou dans leur culture.

Dès lors, l’interculturalisation devient un concept global qui concerne l’organisation aussi bien que le personnel. Elle offre l’occasion de susciter un processus, interrogeant autant la perspective des majorités que celle des minorités, et qui représente une chance et un potentiel d’innovation et de changement pour l’ensemble de l’institution.

Références

Barwig, K. & Hinz-Rommel, W. (1995). Interkulturelle Oeffnung sozialer Dienste. Freiburg: Lambertus.

Eckmann M. (1998). Intensivseminare als Erlebnisprozess zu Identität und Minderheiten in Europa. In F. Hamburger & J. Gutenberg (Ed.), Faszination und Realität des Interkulturellen. Universität Mainz: 93 - 114.

Eckmann, M. & Bolzman, C. (2002). Quelle place pour l’interculturel dans la formation des travailleurs sociaux? Ecarts d’identité, no 98, février: 37- 42.

Eckmann, M. & Delpasand, I. (2001). Comment concrétiser l’égalité dans une équipe interculturelle? Interdialogos: Action sociale et éducation en contextes pluriculturels, no. 1/2001: 37 - 40.

Eckmann, M. & Kühne, K. (2001). Diversité et minorités: un défi pour la formation en Travail Social. In Ch. Labonté-Roset, E. Marynowicz-Htka, J. Szmagalski & Katowice (Eds.), La formation et l'action dans les Travail social pour l'Europe d'aujourd'hui: les défis et la diversité des solutions. Contributions au Congrès de l’EASSW à £ódz (7-9 juin 2001).

Eckmann, M. & Mégard Mutezintare, C.-L. Identité culturelle, racisme et intervention sociale, enseignement donné de 1994 à 2003 à l’IES, Genève.

Eckmann, M. & Tassé, A. (2002). Interculturaliser les écoles de formations sociales. In E. Jovelin (Ed.), Le travail social face à l’interculturalité. Comprendre la différence dans les pratiques d’accompagnement social. Paris: Ed. l’Harmattan: 325 - 338.

Eckmann, M. (2001). Identität und Vielfalt als Lernthema in Sozialen Berufen. In D. M. Hoffmann, E. Furch & M. Winge (Hg.), Grenzen – Borders. Kontakt und Konflikt in der Kulturbegegnung. St. Pölten: Sozakti: 159 - 182.

Hinz-Rommel, W. (1994). Interkulturelle Kompetenz. Ein Anforderungsprofil für die Soziale Arbeit. Münster/ New York: Ed. Waxmann.

Hinz-Rommel, W. (1995). Empfehlungen zur interkulturellen Öffnung sozialer Dienste. In

K. Barwig W. Hinz-Rommel, Interkulturelle Oeffnung sozialer Dienste. Freiburg: Lambertus.

Hoffman, E. & Arts, W. (1994). Interculturele Gespreksvoering. Houten: Bohn Stafleu Van Loghum.

Jovelin, E. (2002). Le travail social face à l’interculturalité. Comprendre la différence dans les pratiques d’accompagnement social. Paris: Ed. l’Harmattan.

Lorenz, W. (2001). The Eindhoven Paper. Historical reflexions on the struggle between universality and culture-specificity in the Viennet. In D. M. Hoffmann, E. Furch & M

Winge (Hg.), Grenzen – Borders. Kontakt und Konflikt in der Kulturbegegnung. St. Pölten: Sozaktiv: 23 - 44.

Lutz, H. (1997). Frau Antje’s neue Kleider Integrationskonzepte in den Niederlanden. Sozial-Extra 7/8: 10 - 12.

Mahnig, H. (1998). Integrationspolitik in Grossbritannien, Frankreich, Deutschland und den Niederlanden. Neuchâtel: SFM.

Simmel G. (1979). Digressions sur l’étranger. In P. Fritsch & I. Joseph (Ed.), L’école de Chicago: naissance de l’écologie urbaine. Paris: Champ Urbain: 53- 59.

Steiner-Khamsi, G. (1992). Multikulturelle Bildungspolitik in der Postmoderne. Leske und Budrich.

Streibert, S. (1999). Die interkulturelle Teamarbeit im Sozialbereich. Chancen, Schwierigkeiten und Anforderungen. Bern: Soziothek.

Wieringa, F. (1997). Meerwaarde uit verschil, Interculturalisatie op Hogeschool De Horst: concretisierung van de uitgangspunten, Horstcahier 5, maart 1997. Driebergen: Hogheschool de Horst.

Wieringa, F. (1998). The Dutch project of ‘the five’. A project on interculturalization in five universities of professional education of social work in Holland. Driebergen: Hogheschool de Horst.

Téléchargements

Publiée

2023-02-14

Comment citer

Eckmann, M. (2023). De la formation à l’interculturel à l’interculturalisation de la formation? . L’éducation En débats : Analyse comparée, 2, 156–177. Consulté à l’adresse https://oap.unige.ch/journals/ed/article/view/456