TY - JOUR AU - Piirimäe, Kaarel PY - 2021/02/12 Y2 - 2024/03/28 TI - Estonia “has not time”: Existential Politics at the End of Empire JF - Connexe : les espaces postcommunistes en question(s) JA - Connexe VL - 6 IS - SE - Dossier thématique DO - 10.5077/journals/connexe.2020.e334 UR - https://oap.unige.ch/journals/connexe/article/view/334 SP - 21-50 AB - <div class="page" title="Page 1"><div class="layoutArea"><div class="column"><p>Cet article porte sur la transition estonienne de la perestroïka aux années 1990. Mon analyse suggère que le mouvement national estonien considérait que la nation été menacée dans son existence. Il a donc utilisé la fenêtre d’opportunité offerte par la perestroïka pour prendre le contrôle du temps et se libérer de l’empire. Cette étude repose sur les prémisses théoriques suivantes : premièrement, l’Estonie n’était pas engagée dans une « politique normale » mais dans quelque chose que l’on peut conceptualiser, en s’inspirant de l’école de Copenhague, comme une « politique existentielle ». Deuxièmement, la caractéristique principale de toute politique existentielle est le temps. Je m’appuierai sur la distinction qu’établit la pensée grecque ancienne entre les dieux Cronos et Kairos. En appliquant ces concepts à l’Estonie, j’avancerai l’hypothèse que Kairos a représenté l’opportunité de briser le cours normal du temps et la décadence du socialisme (Cronos) afin de lutter pour la survie de la nation estonienne. Le troisième point de départ de mon analyse est la sociologie historique de Max Weber, en particulier sa notion de « charisme », développée dans l’interprétation que livre Stephen Hanson des notions du temps appliquées au marxisme-léninisme-stalinisme. Sur cette base, je mettrai en avant que les élites estoniennes pensaient vivre à une époque extraordinaire qui nécessitait la rupture du cours normal du temps car, selon elles, ce dernier portait atteinte aux bases de l’existence de la nation.</p></div></div></div> ER -